Les conséquences de l'embrasement.

-- Le reveil de Cendre --

Les étoiles parsemaient le ciel sans nuage au dessus du monastère. Sous la majesté des cieux, les bûcherons se reposaient de leur dur labeur. Un silence des plus lourds rodaient entre les tentes et rien ne le brisait à part peut être le ronflement de certains de ses occupants.

Dans sa tente, en haut d'une petite butte, Maran le nouveau maître des bûcherons de Chacan, passa encore sa nuit à boire devant l'urne de son maître.
Le tas de cendre qu'il avait récupéré le jour de la disparition de son naïb était maintenant dans cette céramique des plus simples. Entourée d'enluminures mélangeant symboles de Taps et de Loki, elle représentait la vie de Chacan et ses deux différents côtés de sa personnalité.

Buvant une gorgée de son vin tout en gardant du regard l'objet, il se remémorait les différentes périodes de la vie de son maître et ses instants passés à ses côtés.

Soudain, les enluminures se mirent à briller : l'une d'un blanc pur et l'autre d'un rouge feu. Se mouvant dans une danse des plus étranges, elles fusionnèrent et explosèrent d'un flash des plus brefs, propulsant Maran sur le sol.

A moitié inconscient sur le sol et trop saoul pour se relever, il y resta toute la nuit et même la matinée....

Cela faisait quelque temps que Audric n'avait eu de nouvelles de Maran.
En fait, celui-ci n'avait plus donné de réels signes de vie depuis la mort de Chacan, son maitre...

Le Prieur décida d'aller faire un tour vers la tente de Maran. Arrivé là, il appela :

"Maran, mon ami, es-tu là ?"

Aucune réponse ne se fit entendre...Il réitéra sa demande

"Maran ? Maaaaaaaaraaaaaaaaaaaaannnnnnnnnnn !"

Toujours rien. Il chercha du regard un des bûcherons. La lueur d'inquiètude qu'il vit chez l'un d'eux précipita les choses.
Audric se rua à l'intérieur de la tente et vit Maran allongé sur le sol, dans un état d'ébriété et de choc manifeste.

Il se pencha sur lui pour lui porter les premiers secours...

La douleur envahissait tout son corps mais elle ne se faisait pas encore ressentir. Sous le voile du choc et de la confusion, elle s'insinuait doucement dans chacune de ses cellules.
Mais doucement elle commenca à être refouler. Une présence hospitalière et un sentiment de bien être contrattaquaient.
Regardant le moine, Maran commença à desserrer les dents pour laisser s'échapper quelques paroles.

- Lumières.... rouge... blanche...

Tourant la tête dans tous les sens, mais ne trouvant pas ce qu'il cherchait, il avança à quatres pattes vers la tache noire laissait par "l'évènement".

- Où est-elle !? Il faut que je la retrouve !!

Tappotant le sol, le vieil homme choqué continuait de chercher...

Audric obervait Maran, interloqué. Que cherchait-il donc ? Il paraissait obsédé par quelque chose, mais pas quoi ?

Le Prieur décida d'en avoir le coeur net...

"Maran, mon ami, qu'est-ce qui te met dans un tel état ? Que cherche-tu ?"

Audric esperait que Maran lui réponde afin de pouvoir l'aider.

Maran tourna la tête vers le prieur :

- Mais vous ne comprenez pas ?! L'urne ! Mais l'urne bien sûr ! Elle a disparu !

Toujours à quatre pattes, le vieil homme cherchait sans relâche un indice.
Alors une voix se fit entendre au dehors.

- Maran, t'es là sacrebleu ? les hommes attendent les directives pour ce matin. Et y'a aut'chose que je dois te parler. Un des bucherons est tombé sur une sorte de céramique dans la forêt. On sait pas ce que c'est, c'est en trente six morceaux.